A propos d'Elisa Sabban

Le 10 janvier 2019 Elisa, ma fille, a quitté ce monde en se donnant la mort.

Elle a laissé une vingtaine de carnets, de cahiers remplis de dessins et d’écrits.

Tout cela constitue une sorte de journal intime.

Toute cette production révèle l’intensité de sa vie intérieure et le foisonnement de ses idées sur le monde, sur l’art et la création. Elle témoigne de sa vie secrète, de ses émotions, de ses sentiments, de ses désirs, de ses angoisses.

Elle est d’une virtuosité et d’une richesse infinie.

C’est pourquoi je me décide à publier ces traces d’elle, pour qu’elles ne lui survivent pas pour rien, pour qu’on les regarde, par amour pour ma fille et pour conjurer ma tristesse.

Elisa, si douce et gentille dans un monde qu’elle ne percevait pas fait pour elle, se sentait incomprise et rejetée.

Je crois et je crains que c’est ce qui l’a tuée, c’est son incapacité à montrer aux autres qui elle était.

Cette impuissance et cette frustration combinées a un manque de confiance en elle se retrouvent partout dans ses dessins et ses écrits.

Une frustration qui se transforme en rage, en douleur et à la fin en désir de disparition.

Une problématique psychiatrique est elle venue se rajouter ? Toujours est-il que le suicide lui a parut préférable…

Alors, maintenant qu’on ne peut plus agir sur son devenir, je voudrais que ma « petite lili » continue de vivre à travers votre regard, votre intérêt, votre émerveillement, vos questionnements face à ses images si puissantes, si profondes.

Je voudrais lutter contre l’oubli d’elle, et qu’elle soit reconnue comme une artiste authentique.

Son père,

Stéphane Sabban